L’industrie, c’est l’affaire de tous !

mai 2023

publié le 30 mai 2023

L’industrie, c’est l’affaire de tous !

Aujourd’hui, 800 000 femmes travaillent dans l’industrie en France, ce qui ne représente que 30% des effectifs. Parmi elles, 15% occupent des postes de direction, et entre 10 et 15% sont dans la production et la conception. D’ici quelques années, l’Industrie recrutera, au minimum, 1 million de personnes pour faire face, notamment, aux nombreux départs en retraite. Il faut donc recruter 500 000 femmes.

Sur le papier, cela paraît simple. Dans les faits, cette tâche n’est pas aisée !

L’État a donc décidé de rassembler toutes les bonnes volontés, en lançant, ce mardi 23 mai*, le collectif « IndustriELLES », en faveur de la féminisation de l’industrie.

Autour de Roland LESCURE, ministre délégué chargé de l’Industrie, Sylvie RETAILLEAU, ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, Agnès PANNIER-RUNACHER, ministre de la Transition énergétique et Isabelle ROME, ministre de l’Égalité entre les femmes et les hommes, de la Diversité et de l’Égalité des chances, de nombreuses entités étaient rassemblées pour l’évènement.

Frédérique LE GREVES, Présidente de ST Micro Electronics, a endossé le rôle de marraine de ce collectif. Menant une carrière exemplaire dans l’industrie, elle est prête à porter les actions du collectif. À l’heure de l’industrialisation engagée par le Président de la République, il s’agit de rendre visible, promouvoir, faire émerger les talents féminins dans l’industrie. Aujourd’hui, malgré un arsenal législatif parmi les plus aboutis au monde, la loi ne suffit pas. Les préjugés et les caricatures doivent être déconstruits et ce collectif souhaite valoriser, au contraire, les milliers de parcours de femmes qui ont réussi dans l’industrie.

IndustriElles, c’est l’industrie de demain, qui a pour objectif de mobiliser les femmes et les hommes de l’industrie pour qu’ils agissent en faveur de la mixité du secteur industriel !

À la Faculté des Métiers de l’Essonne, la mixité est l’un des sujets auxquels nous accordons beaucoup d’intérêt. Quel que soit le secteur professionnel, nous attachons une importance toute particulière à aborder chaque candidature avec la même attention. À l’instar du collectif, nous aussi, nous souhaitons avoir des effectifs répartis de façon égale entre les femmes et les hommes !

Parmi nos entreprises partenaires, nombreuses sont celles qui partagent nos valeurs et qui traitent indifféremment les dossiers. Nous sommes allés à la rencontre de l’une d’entre elles.

Rencontre avec MILTON ROY,
agitateur de la mixité et de l’égalité professionnelle dans l’industrie

logo Milton Roy

Au sein du groupe Ingersoll Rand, MILTON ROY est l’un des leaders mondiaux dans les domaines du dosage, du mélange et du contrôle des fluides grâce à une gamme étendue de pompes et de systèmes spécialisés. L’entreprise développe, fabrique et commercialise en effet depuis près d’un siècle des équipements pouvant contrôler tout type de fluides : des plus clairs aux plus visqueux, corrosifs, abrasifs ou toxiques.
Côté recrutement, Ingersoll Rand fait beaucoup pour l’inclusion : il n’y a aucune barrière, qu’elle soit de nature raciale, religieuse ou sexuelle. Toutes les compétences sont les bienvenues et cette diversité fait partie de la culture d’entreprise.

Rencontre avec un tuteur qui croit en l’apprentissage !

Nous sommes allés à la rencontre de Gilles MENY, Directeur commercial international à MILTON ROY à Avon. Durant 12 ans, il a occupé le poste de Directeur général sur un autre site, à Samoreau. D’aussi loin qu’il se souvienne, il a toujours contribué à la formation d’apprenti.e.s car il croit en l’alternance et en ses bienfaits. À l’usine de Samoreau, les apprenti.e.s représentaient 15% de l’effectif, et certain.e.s y sont resté.e.s de nombreuses années. Actuellement, l’équipe sur le site d’Avon est plus réduite et compte une apprentie en BTS ATI (Assistance Technique d’Ingénieur). Lucyle, que nous avons également rencontrée, est âgée de 21 ans et suit sa formation sur le site de Bondoufle de la FDME. Cette apprentie réveille de nombreux souvenirs à Gilles MENY, tous empreints de bienveillance, qui a également côtoyé Sonia il y a quelques années, elle aussi en ATI. Ou encore Thomas, qui a évolué vers des études d’informatique après l’acquisition de son diplôme.

 Pourquoi recruter des apprenti.e.s ?

MicroTout d’abord, dans le domaine industriel, il est très difficile de trouver des compétences. Le secteur, bien qu’en pleine croissance, peine à recruter. Par conséquent, rien ne vaut l’alternance ! Former des jeunes, c’est « gagnant/gagnant » : l’apprenti.e, une fois formé.e, sera opérationnel.le immédiatement, et acquerra une valeur non négligeable sur le marché du travail.
Côté recrutement, Monsieur MENY traite les candidatures de manière égale, qu’elles soient pour un poste permanent ou en alternance. Il attend le même sérieux et le même investissement de tous. Et de toutes ! L’équipe est majoritairement masculine. 4 femmes, « c’est bien trop peu » ! C’est une situation qu’il retrouve d’ailleurs avec sa propre plus jeune fille, qui a elle aussi embrassé une carrière technique et qui fait le même constat : peu de femmes choisissent la voie technique et industrielle.

Lucyle rêvait d’être vétérinaire, elle sera ingénieure !

Comme beaucoup d’enfants, la jeune femme se voyait véto ! Au fil des années, son projet s’est quelque peu affiné. Après un Bac général, Lucyle a opté pour une 1ère année de Licence de Biologie-Chimie option physique à l’UVSQ de Versailles. Bien qu’ayant obtenu de bons résultats, ce choix n’a pas convaincu Lucyle. La jeune femme était plus attirée par la mécanique, la technique et l’industrie, et a découvert par hasard la formation de BTS ATI en alternance. Sa curiosité pour le diplôme l’a amenée à la Journée Portes Ouvertes de la FDME en mars 2022, et l’inscription s’est faite naturellement dans la foulée. Une fois l’aspect administratif réglé, Lucyle s’est mise à la recherche d’une entreprise d’accueil.

La recherche d’entreprise en un mot : MOTIVATION 

La jeune femme a multiplié les envois de candidatures à de grandes entreprises du territoire, mais également à de plus petites structures. Certaines n’ont jamais obtenu de réponses, comme, hélas, bien souvent, et d’autres ont débouché sur des entretiens qui n’ont pas abouti pour diverses raisons. Heureusement, la FDME assure un accompagnement à la recherche d’entreprise. Et grâce à Delphine VAUCELLE, Chargée de développement à la FDME, dont la plus grande satisfaction professionnelle est de mettre en relation les entreprises qui recrutent et les jeunes qui cherchent un contrat, les choses ont pris une autre tournure. Une fois le contact établi, le CV envoyé et le rendez-vous fixé, Lucyle a été reçue par Gilles MENY à 2 reprises, avant de recevoir, en juillet 2022, le sésame tant attendu : le contrat d’apprentissage !

Un tuteur ravi, une apprentie épanouie : tout ce qu’on aime à la FDME !

Aujourd’hui, Lucyle est comme un poisson dans l’eau. Elle donne toute satisfaction à son tuteur, mais également à son équipe. Elle a appris à composer avec les différentes tâches qui lui sont confiées, et s’affirme chaque jour davantage en acquérant de l’autonomie.
Côté cours, elle fait partie d’une section de 14 apprenti.e.s, dont 5 sont des jeunes femmes. Il s’agit d’un effectif peu habituel dont nous nous réjouissons et que Lucyle apprécie. Elle déplore que le monde industriel ne soit pas plus attractif pour les femmes, alors que seules les compétences sont prises en compte côté entreprise.
Monsieur MENY, quant à lui, est très satisfait du travail fourni par sa jeune collaboratrice. Il met un point d’honneur à lui consacrer le temps nécessaire à un accompagnement de qualité. Il apprécie la flexibilité offerte par la FDME, et en particulier la relation de travail établie avec Guillaume LEVEL, formateur référent de la section ATI et intervenant en Organisation industrielle et Amélioration continue.

 Lucyle, le mot de la fin ?

Micro« Persévérez ! »  Tel serait son conseil à celles et ceux qui souhaitent entrer dans le monde de l’apprentissage. Multiplier les recherches d’entreprises, prospecter et ne pas baisser la garde tant que le contrat n’est pas signé, voilà ce que la jeune femme recommande aux jeunes qui sont actuellement en recherche. Elle a un message également, pour toutes les jeunes femmes qui n’osent pas : « FONCEZ ! » Qui sait, peut-être sera-t-elle leur tutrice dans quelques années ? En tout cas, c’est tout ce qu’on lui souhaite !

Lucyle et Gilles Meny

* pour retrouver toutes les informations sur le collectif IndustriElles,

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