Salons de Coiffure : Les défis à relever

2022

publié le 2 juin 2022

Salons de Coiffure : Les défis à relever

Si la situation sanitaire semble s’améliorer en France et dans le monde, les salons de coiffure, qui ont vu leur situation financière fragilisée depuis 2 ans, doivent malgré tout se réinventer pour faire face aux nouvelles tendances de consommation dans le secteur. L’une de ces tendances met en lumière l’augmentation des salons de coiffure à domicile, aidés par les plateformes qui mettent en relation les coiffeurs et leurs clients(es) séduits par un gain de temps (ou d’argent) et des déplacements limités. Enfin, cette situation est exacerbée par le faible attrait du métier vis-à-vis des jeunes qui s’explique par un faible niveau de rémunération. Alors, si l’activité devait continuer à rebondir en 2022, comme elle l’a fait en 2021 (sans retrouver son niveau d’antan), plusieurs pistes existent pour faire face à cette crise structurelle à laquelle sont confrontés, depuis plusieurs années, les salons de coiffure :

 

1. Améliorer la valeur perçue

La valeur perçue (ou le positionnement) d’un salon de coiffure détermine le prix maximum que ses clients sont disposés à payer pour un service, voire même un produit.
Améliorer la valeur perçue, et donc pratiquer une montée en gamme, à moindre coûts permettrait de faire accepter un niveau de prix à priori élevé.

Comment ?

  • Soin méticuleux apporté à l’aspect visuel intérieur et extérieur des salons indépendants
  • Mieux former ses salariés pour répondre à une demande exigeante
  • Améliorer l’accueil et la prise en charge de sa clientèle
  • Innover et répondre aux nouvelles tendances du marché
  • Proposer des services annexes, facturés ou non
Plus de la moitié des dirigeants des entreprises de coiffure ont 50 ans ou +

2. Former ses salariés

Des progrès sont constatés ces dernières années dans la formation à la gestion de l’entreprise et à la commercialisation des services et des produits, avec notamment la création d’un BTS Métiers de la Coiffure, diplôme dispensé depuis 5 ans à la Faculté des Métiers. Les diplômes traditionnels dans la coiffure (CAP, Mention Complémentaire et BP) offrent en outre une sérieuse et indispensable base technique et professionnelle.

Si les partenaires sociaux ont créé, il y a déjà quelques années, le Certificat de Qualification Professionnelle (CQP) « Manager d’un Salon de Coiffure », formation de 10 mois délivrant des connaissances approfondies dans la gestion commerciale et financière de l’entreprise, la communication et au management des équipes…, le recours au compte formation est encore trop rare dans le métier pour développer des compétences qui, pourtant, seront indispensables dans les années à venir afin d’ assurer les transmissions d’entreprises qui s’intensifieront.

3. Revaloriser le métier de coiffeur

Depuis longtemps, le métier souffre de faibles rémunérations, conséquence d’une concurrence féroce dans le secteur et donc de faibles marges, et synonyme d’un turn-over important de la main d’ouvre, empêchant alors une réelle montée en gamme des services de coiffure.
Outre la formation, qui permet aux jeunes et moins jeunes de se sentir valorisés, la rémunération est bien entendu l’outil le plus efficace pour, non seulement, attirer de jeunes talents mais surtout pour leur donner envie de rester dans le métier.
Sans parler d’augmentation des salaires de base qui aurait pour effet de diminuer les marges des salons de coiffure déjà affaiblies, le système de la rémunération variable individuelle (RVI) institué par la Convention Nationale de la Coiffure, reste le moyen le plus sûr pour améliorer la satisfaction des salariés, tout en augmentant la marge des salons de coiffure.

En d’autres termes, c’est gagnant-gagnant !

RAPPEL
Rémunération Variable =  % déterminé sur la Différence entre CA HT (réalisé sur les prestations) et objectif fixé
Objectif = (Salaire de base + heures supplémentaires si elles existent) x 3,4

 

Telles sont les solutions, parmi d’autres, afin que les coiffeurs puissent exprimer pleinement leur potentiel tout en faisant face aux difficultés annoncées des années à venir.


Sources : Pour que la coiffure sorte de la crise et exprime son potentiel économique et social (Asterès 2013);  Rapport de branche UNEC 2019 et 2020 par Xerfi; images : AdobeStock © artinspiring – phpetrunina14 – alvaro / iconfinder

Infos et contact :
Virginie FAU, Responsable de la filière des Métiers de l’artisanat
01 60 79 74 53
v.fau@fdme91.fr